4 mai 2010

Tu vas me manquer


Je te quitte pour quelques semaines et je sens déjà un pincement au coeur.
Je ne vais plus me pâmer devant un morceau de 400 grammes de viande juteuse.
Je ne vais plus manger d'empanadas.
Je n'aurai plus de discussion sur tout et rien avec des chauffeurs de taxi.
On ne va plus m'inviter à partager un maté.
Je n'assisterai plus à des conversations enflammées de femmes s'interrogeant sur le pourquoi leur fils est supporter du Racing et pas de la Boca comme le reste de la famille et si le quartier d'origine de leur marmaille a une influence ou non sur leur maillot préféré (véridique, je l'ai vécu samedi dernier autour du locro de Mirta, et ça  a bien duré 40 minutes montre en main).
Je ne vais plus me sentir Claudia Schiffer dans la rue parce que personne ne me dira plus "Dios mio" ou "que bonboncito" sur mon passage.
Je ne retrouverai plus ces conversations impromptues avec des inconnus à l'arrêt du bus ou n'importe où ailleurs.
Je ne compterai plus en peso et je trouverai tout horriblement cher.
Je ne serai plus une étrangère, je parlerai correctement sans faire la moindre faute.On ne va plus me demander d'où je viens, depuis combien de temps je vis ici, pourquoi et si je compte rester longtemps.
Je vais entendre parler ma langue à la télé et dans la rue.
Je ne laisserai plus autant de propina (pourboire), parce que les serveurs ne l'auront pas mérité.
Je sais que l'on me fera juste 2 bises polies sur la joue, et que personne ne me serrera dans ses bras comme ici, juste pour me dire bonjour.
Je ne vais plus chantonner ces chansons latinos que j'entends partout.
Je ne pourrai plus rentrer chez moi en transport public à n'importe quelle heure de la nuit. Là-bas ça n'existe pas.
Je remarquerai certainement que les voitures sont plus neuves. J'avais oublié ce détail, mon ami Frank récemment arrivé ici m'a fait m'en souvenir. Ici le parc automobile est comme en France dans les années 90 m'a-t-il dit. C'est pas faux, mis à part certains quartiers, le temps s'est arrêté !
Je vais  entendre parler de Sarkozy à la télé, il ne m'avait pas manqué.
Je vais devoir planifier mes sorties à l'avance. Je ne pourrai plus appeler mes amis à minuit pour leur demander ce qu'ils font ce soir et où on se retrouve pour sortir à partir d'une heure du mat.
Je n'irai plus au restaurant à 23h.
Je ne verrai plus mes élèves et je ne rirai plus avec eux.
Je n'écouterai plus de tango, comme ça, en passant dans la rue.
Je n'aurai plus de musique dans les bus de ville.
Je sais que je vais entendre des gens se plaindre, cela ne m'est pas arrivé depuis mon départ en février 2009.
Je ne sais pas si je me sentirai à nouveau chez moi quelque part en France.

Le défi sera de diffuser autour de moi là-bas toute la buena onda argentine à laquelle je me suis si bien habituée et de garder un sourire optimiste à toute épreuve...
Argentine, promis, je vais essayer de t'imiter, mais tu vas me manquer !
HASTA PRONTO !




clin d'oeil au tube de l'été dernier, bien latino comme je les aime !

9 commentaires:

Michela a dit…

Dommage, j’ai découvert votre blog il y a quelques semaines seulement et voilà que je dois déjà mettre ma lecture en stand-by! Remarquez, j’ai un bon nombre de billets à rattraper… ;-)
Bon retour au pays!

Une Suissesse, porteña de corazón, mais expatriée au Vietnam...

kelykely a dit…

... en revanche tu vas retrouver les bocaux de foie gras et confits de ta mamie, mais aussi les conflits avec Pierrot, la chaleur étouffante des mois d'août gersois, la vie tranquille d'une petite ville provinciale, les dimanches désoeuvrés, les soirées télé, les 5 salles de ciné...et ta mère qui t'attend depuis presqu'un an
bon courage!

Emi a dit…

Je frissonne, je comprends tellement ce que tu veux dire...

Anonyme a dit…

Et Fanny ! superbe, c'est exactement les sensations que tu vis lorsque tu quittes Buenos Aires.

Mais il y a aussi le fromage en France, la gastronomie (et ca ne manque pas), les gens qui se plaignent ok, mais c'est tellement Francais... Et il y a des bars latinos aussi, et des restos argentins, pour de vrai !

Alors au plaisir de te voir si tu va à Paris...

Beso,
Jeremy

Fanny Dumond a dit…

@Jérémy : ça marche, je te fais signe quand je suis àla capitale !!

@kelykely : j'y compte bien sur les bocaux, manquerait plus que ça !

@Emi, fais signe si tu passes par BA !

@Michela, le blog continue quand même :-)

Anonyme a dit…

Bonjour Fanny,parfois je venais lire ton blog car tout est tellement vrai dans ce que tu dis...moi je suis franco-argentine, mon coeur est ici et là bas depuis ma naissance.Si tu veux vers Avignon on boit aussi du maté, l'autre jour on l'a bu sur la plage en Camargue et il y avait dans l'air un petit goût d'Argentine.Ma mère m'a ramené des alfajores il y a un mois que j'ai dévorés. J'y retourne en août, il fera froid mais tant pis.Ma soeur s'est mariée avec un argentin et vit à Bs As.Sur Facebook tu me trouveras à Julie Chabault Vincent ! au plaisir de discuter avec toi,Julie.

Anonyme a dit…

Venga chica,no esta tan malo vivir en Francia y prueba,hay Argentinos que viven aca.Y con las "locas" Rigou que bien!!!!
J'espère qu'on aura l'occasion de se voir au Pays Basque.
Bises fraîches.
Christian

Anonyme a dit…

Bueno si quieres un poco de "porteñidad" acá en Paris estamos los argentino aun un poco diluidos... Tengo dulce de leche (poco) y alfajores para compartir.
Saludos,
Miguel
miguelhitos@hotmail.com

Fanny Dumond a dit…

gracias Miguel ;-)
si un dia me vuelvo a Paris (lo dudo mucho), obviamente estare buscando compañeros de mateadas,dulce de leche ect ! y te contactare seguro. Beso