31 mai 2014

Mode d'emploi de survie sentimentale à Buenos Aires à l'usage des âmes romantiques


Toi qui me lis je ne t’ai certainement jamais rencontrée. Mais bizarrement, c’est un peu comme si je te connaissais déjà. Tu as la vingtaine ou la trentaine, tu penses venir un temps en Argentine, à moins que tu ne sois déjà de ce côté-ci de l'Atlantique. Et le titre de ce billet t’a interpellée, forcément. Tu as pipauté à tes proches que tu partais destino Buenos Aires pour la beauté des paysages, parce que tu voulais voir les Andes, pour t’empiffrer de viande, pour apprendre le tango ou l’espagnol etc. Mouaaaaaais... PVT, Erasmus, stage, nouvelle vie, nouveau travail... Je connais toutes ces sornettes ! Moi je sais qu’en vrai un argentin a croisé ta route, en Europe ou par ici, et que tu viens vérifier sur place s’ils étaient tous aussi charmants ou si celui rencontré valait vraiment le déplacement. Tu vois, tu glousses déjà devant ton écran parce que j’ai raison. Je le savais. C’est pour ça que je te connais, parce qu’on est toutes passé par là, TOUTES.

Tu as déjà peut être lu ce billet sur Etre femme à Buenos Aires mode d’emploi. Ou pas, et dans ce cas je te recommande de commencer par là, manière d’avoir une première idée de la chose. Voici donc cette fois-ci un autre mode d’emploi, un de survie sentimentale à Buenos Aires à l'usage des âmes romantiques. Lorsque je parle de “mode d’emploi” je pèse mes mots car oui, plus que sur un autre hémisphère, nous les femmes sommes vraiment sur une autre planète en Argentine. Quant aux relations avec le sexe opposé, nous sommes directement sur Mars. Et lorsque je cause de "survie sentimentale", je m'adresse aux âmes romantiques qui me lisent ici et qui sont malmenées sous cette latitude. Alors oublie ce que tu as vu et connu avant, efface ton disque dur et redémarre. Bienvenida en Argentina nena !

Règle numéro 1 : tu profiteras
Peu importe le temps que tu passeras ici, prend le comme une expérience sociologique enrichissante. Profite de ce rapport très étrange que tu entretiendras avec tous les hommes ici, ton voisin, ton patron, cet inconnu qui te reluque au fond du bar, ou ton amoureux. Je ne te demande pas non plus d’adorer les remarques salaces que tu pourras entendre dans la rue, ni de cautionner certaines attitudes bien machistes.  Non, prend juste le positif, les caresses à l’égo quand on te complimente, la galanterie, l’effusion et la démonstration sans pudeur des sentiments, la buena onda  avec laquelle on t’écoute ou on te reçoit, juste parce que tu as des seins et de bonnes fesses tu as lancé un sourire. Tu ne vas pas transformer la société argentine tu penses bien, donc adapte toi à elle et à ce qu’elle a de meilleur. La fascination que l’on engendre sur les mâles autochtones est quand même bien kiffante, avouons-le et assumons-le. Souviens-toi que dans ton pays d’origine c’est pas la même chanson alors enjoy.

Règle numéro 2 : les beaux gosses n’auront pas d’emprise sur toi
Pas facile tout ça car l’Argentine est une usine à beaux gosses. D’où ce paragraphe à part entière consacré à ce sujet. J’ignore si c’est le maté, le boeuf, les orignes italiennes. Mon dernier séjour en Italie me fait penser que la généalogie y est quand même pour quelque chose (por Diosssss !). Par ici les hommes comme les femmes sont très bien pourvus par Dame Nature, dixit les étrangers qui débarquent ici en vacances et ne sont pas habitués à ce choc visuel. Je ne compte pas les fois où j’ai entendu de la part de copines venues en visite “je comprends pourquoi tu vis ici”...
Donc oui, pour nous les femmes, le mix tête d’argentin + cheveux un peu longs + art de la séduction manié en maître + accent porteño + option guitariste (ils le sont presque tous ici) + le « tomas maté ? » dit bien droit dans les yeux, ben, oui, on craque. Mais j’ai une bonne nouvelle les meufs, des comme ça il y en a partout, ça pullule même ! Donc un beau gosse de perdu, 10 de retrouvés.


Règle numéro 3 : pas d’enflammade, pas d'énervement
Sois consciente que ce petit pouvoir que tu as ici, TOUTES tes congénères l’ont aussi. Ta collègue, ta coloc, ton amie, ta petite soeur et ta mère aussi. Donc on reste sur Terre. Je sais c’est dur, surtout lorsqu’on est habitué sur notre hémisphère à se sentir transparente. Ici le compliment, le “chamuyo” comme on dit ici et tout le jeu de séduction arrive très vite (et pas au bout de 3 ans, private joke avec celui qui se reconnaîtra), et surtout avec TOUTES, capito ?  Le “que linda que sos” parce que tu as eu la bonne idée de porter une robe courte, la prochaine le recevra aussi pour son décolleté. Tu n’as pas fini de sortir de la pièce que déjà les regards se portent sur la blonde qui arrive. Ici la drague est un sport national, rien de moins, et c’est l’illustration d’un besoin viscéral de séduire, toi, ta copine, ta soeur et ta mère et toutes à la fois si possible. Je séduis donc je suis. L’argentin t’embrouille le cerveau en moins de deux avec cette équation fatale : physique de winner dont on a déjà parlé plus haut + tchatche art de te faire sentir unique et spéciale... Attention reste zen pour ne pas y perdre trop de plumes, je t'aurais prévenue. Je me suis amusée un jour à accompagner un ami argentin dans son quartier, et je me suis rendu compte qu’il adressait une blague, un compliment ou un mot gentil à toutes les femmes qu’il croisait: à la caissière du supermarché, à la nana du pressing et à sa boulangère. Comme ça, pour le fun. Autant te dire que la même boulangère en France elle n’en dort pas de la nuit. Ici c’est normal, cela fait partie des règles de la politesse.


Je te conseille aussi de ne pas t'offusquer lorsque tu recevras des texto à 3h du matin, de type "en que andas ?" ou "durmiendo?". Non vraiment, ne le prend pas personnellement, cela n'a rien à voir avec l'image que tu peux renvoyer, sinon avec l'opportunité que tu représentes pour lui de passer la fin de la nuit au chaud. Comprend-le, le mâle argentin souffre souvent de crises de solitude aiguës au moment de rentrer se coucher, et il en appelle à ton hospitalité et à ton bon coeur.
De même, ne pense pas qu'il te prend pour une boluda lorsqu'il te propose au 1er/2ème rencard de venir boire un maté/regarder un film/dîner/manger de la glace CHEZ LUI. Non vraiment, cela n'a rien à voir avec ce que tu penses, c'est juste une preuve d'hospitalité et de son sens de l'accueil envers toi, pauvre petite étrangère sans famille que tu es. 
Il faut avoir vu une fois dans sa vie le naturel avec lequel l'argentin arrive à te placer une invitation à aller chez lui, là tout de suite maintenant, quand tu ne t'y attends pas. Je me souviens particulièrement d'un dîner au restaurant, suivi de la traditionnelle glace (que l'on va toujours manger chez un glacier), et de la question au moment où je choisissais les parfums: "la glace on la mange ici ou on l'emporte ?" Un maestro celui-là !

Règle numéro 4 : apprend à “histeriquear”
Tout d’abord, petite définition. Tu te rendras compte rapidement en écoutant les argentin/es que le premier mot qui leur vient à la bouche lorsqu’ils doivent se plaindre du sexe opposé est “es un/a histerico/a”, d’où le verbe “histeriquear”. Quesako ? C’est un jeu bien rôdé auquel réellement seuls les argentins et argentines savent bien jouer. Mais ça vaut quand même la peine d’essayer et de passer le niveau 1. Etre “histerico/a” est un mal dont tout le monde s’accuse, parce que Fulano t’aime bien mais n'est pas non plus transi pour toi, parce que Fulana ne veut pas s’allonger le premier soir.

Illustrations concrètes:
- Tu es un homme et invite Mariana à sortir, vous faites un resto, échangez quelques besos mais elle te dit qu’elle va rentrer dormir chez elle et tu retrouve planté là comme un boludo -> es una histerica (de mierda)
- Juanito te court après, il a dépassé le stade des compliments, il s’intéresse à toi visiblement, mais ne prend pas forcément d’initiative -> Te esta histeriqueando, à toi et à d’autres aussi certainement.
- Marcos t’envoie souvent des messages, tu lui réponds puis il ne te dit plus rien pendant 4h ou 4 jours ->Te esta histeriqueando. Il te répondra d’ailleurs sûrement après “perdon, me colgue”. (celle-là prépare-toi ils vont te la sortir à tous les coups). A noter que la technique du message non-répondu est également bien maîtrisée par les nanas (mea culpa).
- Tu passes avec Diego une soirée/nuit exceptionnelle puis il ne te donne plus aucune nouvelle, et réapparaît enfin, enthousiaste comme au premier jour (il peut se passer 2 semaines). ->Te esta histeriqueando, avec option “submarino”. C’est à dire je fais le sous-marin entre chaque rencard, j’apparais, je disparais, j’apparais, je disparais....C’est un grand classique.
Et même dans le cas où Nacho ou Paola t’ait retourné le cerveau, tu laisseras passer un délai légal de plusieurs jours avant de réapparaître, manière de montrer que tu es un/e dur/e à cuire. Feindre l’indifférence, c’est un art. Quand on vient d’ailleurs on peut voir ça comme un jeu puéril et pas très productif, mais ici ça les rend dingues de 7 à 77 ans, c’est comme ça.
Un ami au Brésil m’a fait remarquer qu’il est facile de reconnaître la nationalité d’un groupe de filles sur la plage. Si elles sourient et regardent autour d’elles, ce sont des brésiliennes, si elles se regardent entre elles et ne lancent aucun regard à personne ce sont des argentines. CQFD
La solution pour les victimes ? Faire pareil. Prétendre que ton coeur est solide comme le granit et qu’il ne te fait pas plus d’effet qu’une goutte d’eau tombant dans les chutes d’Iguazu. Ce n’est pas Tatie Fanny qui le dit, même dans la pub ça marche comme ça


Règle numéro 5 : déchiffre le vocabulaire*
"Vamos hablando" = éventuellement je te rappellerai un soir à 4 h du mat
"Te voy avisando" = c'était sympa, mais jamais plus tu n'auras de mes nouvelles
"Se me complico" = oublie moi
"No soy el tipico argentino chamuyero" = Je sais mieux cacher mon jeu que les autres et tu t'en rendras compte avec le temps
"Hola linda !" = Hola
"Hola linda ! como te extrane !" = Hola
"Hola linda ! te queda divino este vestido" = Hola, te quiero dar
"Hola ! de donde sos ?" = Hola, j'ai toujours eu un faible pour les étrangères
"Que bien que hablas castellano, no se te nota el acento" = Tu parles hyper mal mais ton accent frenchy me rend fou
"Cuanto tiempo te quedas en Argentina ?" = Y'a moyen de se revoir et de conclure avant que tu ne repartes ?
"Y te gusta Argentina ?" = S'il te plaît flatte mon ego et dis-moi, même si je le sais déjà, que mon pays est le meilleur
"Y que te gusta de Argentina ?" Je n'en ai rien à faire de ce que tu aimes, c'est juste parce que ton accent frenchy me rend fou
"Te tratan bien ?" = Est-ce que l'un de mes compatriotes a déjà eu le temps de te briser le coeur ou pas encore ? 
(Si tu réponds oui, c'est un message subliminal qui lui signifie que la voie est libre)
*Ici un grand gracias a MdB pour sa contribution 




Règle numéro 6: distinguer “salir” et “estar de novio”
Tu sors avec un argentin depuis quelques semaines ou quelques mois, la pasas bomba, il t’appelle, te propose des sorties, il connaît peut-être certains de tes copains (mais toi bizzarement tu ne connais pas les siens). Il te dit “te quiero mucho”, mais, petit détail qui a toute son importance, vous n’avez jamais parlé d’être “novio”. Tu n’es pas au bout du tunnel ma fille !  Tu veux savoir ce que tu es pour lui sur une échelle de 0 à 5 ? 1.5. C’est injuste et cruel mais c’est la triste réalité. Tu pensais bêtement que vous “étiez ensemble”? Non, tu n’es qu’avec toi-même, sorry.
Illustrations concrètes:
Tu ne t’étonneras pas que Fulano que tu as invité à domicile t’annonce en pleine nuit qu’il va rentrer dormir chez lui parce que il préfère dormir seul, ou qu’il dort mal quand il dort avec quelqu’un.
- Pire dans le genre, et summum de la goujaterie et de l'hijo-de-puta-attitude (on sent le vécu là), le coup de l’argentin qui te propose gentiment en pleine nuit de t’appeler un taxi pour rentrer chez toi, alors que tu es déjà chez lui. Sic.
On couche avec une chica mais on dort avec la novia, tu comprends la nuance ?
Il va de soi qu'aucun argentin n'apprécierait que leur soeur soit traitée de la sorte mais c'est étrangement une pensée qui ne leur vient pas à l'esprit à l'instant T.
Avoir un rencard avec un/e argentin/e pendant plusieurs semaines ou quelques mois n’implique aucune continuité ni aucune exclusivité. On est en plein dans le cadre de la “date” à l’anglo-saxonne. C’est à dire que tu “sors” avec l’autre personne jusqu’au moment où tu refranchis ton pallier. Ensuite libre à toi la nuit suivante de t’attaquer au voisin, à la collègue, tu ne dois rien à personne. Cela change seulement à partir du moment où tu passes du stade “chica con quien esta saliendo” à celui de “novia”. Cela s’officialise dans une conversation et là oui il y a exclusivité. Pas avant. Tu étais donc jusqu’alors dans une relation polygame sans le savoir, c’est ça qui est bon !
Illustration : si un jour, alors que tu passes déjà toutes tes nuits avec lui depuis un bail, et que tu as même un petit sac d’affaires installé dans son placard, et qu'il te demande pompeusement d’être sa novia, n’explose pas de rire (ne fais pas comme moi, ça tue un peu le romantisme). Prend ta respiration, pense que pour lui c’est un énorme pas en avant et répond lui comme dans les télénovelas “si mi amor”. Ne fais pas ta relou, ne commence pas à psychoter, ne réfléchis pas au fait que jusqu’alors, si tu n’étais pas encore la novia, il t’a certainement peut-être fréquentée en même temps que d’autres. Tu pensais naïvement que tu “étais/sortais avec lui” depuis des lustres. Que nenni,votre histoire vient tout juste de commencer. Bienvenida en Argentina nena.




Règle numéro 7 : accepte ta vie de “novia”
Tu as donc suivi tous mes conseils, tu as décidé de profiter de ton séjour en Argentine, tu es restée digne face aux bombonazos, tu ne t’es pas enflammée inutilement, tu as joué à l’histerica, tu as commencé à sortir avec Martin et maintenant vous êtes novios, buenisimo. Tu pensais peut-être avoir décroché le jackpot mais tu n’y es pas encore. Car maintenant aussi le choc culturel se fait sentir. Le statut de novia est pris très au sérieux en général. Toi européenne tu noteras même une certaine notion de "couple à l'ancienne", ton novio te consultera pour des décisions là où un français serait plus indépendant. Il te proposera de t'accompagner partout quand toi, femme indépendante que tu es, tu n'aurais même pas songé à le lui demander. ll paiera les additions plus souvent qu'à son tour, il considère que c'est son rôle de mâle. Certains au début de la relation ne tolèrent pas que tu sortes le porte-feuille, c'est clair et net. Présentation à la famille, aux amis.Tu vas être invitée aux asados familiaux et amicaux le dimanche et tout ça. Tu vas alors découvrir le monde des novias, des femmes qui restent entre elles et préparent la ensalada mixta pendant que les hommes boivent de la Quilmes entre eux autour de la parilla. Tu vas te rendre compte qu’il existe tout un tas de règles pré-établies et que ce n’est pas toi l’étrangère qui va les révolutionner. Le Porteño a souvent son emploi du temps réglé comme du papier à musique. Ton novio t’expliquera que tous les jeudi soirs il a un repas avec ses amis du foot/quartier/fac et que les novias ne sont pas invitées. Pas parce que c’est une soirée de mecs ce soir-là. Non, elles ne le sont jamais. Welcome dans la société compartimentée. Tu organiseras alors des soirées de filles avec des copines et tu perdras alors petit à petit tout contact avec les hommes qui n’appartiennent pas au cercle novio, frères et amis du novio et novio de tes copines.
Ici tu n’as pas d’ami(e) du sexe opposé car la seule option de relation envisagée est « tinderisée » : le das o no le das, il/elle te plaît ou il/elle ne te fait aucun effet et tu continues ton chemin. L’amitié homme/femme est très compliquée partout sur la planète mais ici elle est quasiment mission impossible, pas comprise comme chez nous et rarement valorisée. Quand tu es célibataire, tu sors et tu fréquentes la gent masculine. Tu peux rencontrer des chicos simpaticos, avoir des conversations intéressantes même si la séduction est toujours sous-jacente. Mais quand tu es de novia, ton monde se rétrécit soudainement. Un novio pourra voir d’un mauvais œil que tu lui parles d’ami du sexe masculin, surtout si l’ami en question est argentin. Lui-même n’aura peut-être aucune amie fille, hormis sa cousine. C’est pas de la mauvaise volonté, mais comment pourrait-il te comprendre ? Il pourra suspecter ton "ami" d’avoir déjà tenté de te séduire ou de vouloir le faire dès qu’il aura le dos tourné. On n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace... La solution, parler beaucoup et parler encore, sans garantie que ça marche, et tenter de décaper un peu les stéréotypes. Pas facile, mais j’en ai vu chez qui ça marchait !

Pour devancer les futures remarques de celles et ceux qui me diront que j’exagère, qu’il existe des argentins “différents”, qu’ils ne sont pas tous “comme ça” etc, je répondrai que je vis à Buenos Aires depuis 5 ans, avec tout ce que cela sous-entend de kleenex que j’ai pu user moi-même ou tendre à mes copines lorsqu’elles me racontaient leurs histoires (copines argentines et étrangères, même combat). Je prétends donc en connaître un rayon. Mon étude n’est qu’empirique, je l’assume. Maintenant j'attends vos témoignages avec impatience !


ps : je conseille sur le même sujet l'excellent témoignage de Maeva JOSSE que j'ai découvert après avoir écrit mon billet
http://tout-ca.com/2010/04/29/ca-marche-comment-l%E2%80%99amour-en-argentine/


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24 commentaires:

Caro a dit…

C'est exactement ca! Très bien écrit ton article
Pour ma part ca a été statut novia directement (on est des rapides, installation au bout de deux mois et après trois ans mariage), il savait ce qu'il voulait (c'est pas le roi du chamuyo)
je confirme pour les amitiés masculines, je suis interdite de me faire des amis mecs (seul est accepté l'ami qui m'a hébergé à mon arrivée, car connu avant notre relation et super carré), et perso je n'y voit aucune solution à ca...

Unknown a dit…

Salut Fanny, super ton article et si vrai, moi ça fait presque 14 ans que je vis en Argentine et 13 ans que je suis en couple et maintenant mariée à un argentin! Du coup je peux te dire ce qui se passe après le novia!!! tu deviens la mujer,et là en plus de la gêne occasionée par les amitiés masculines que tu as, ce sont les crises de jalousies injustifiées qui commencent: " je t'ai vu, tu lui a souri, tu as une atitude séductrice... tu lui as envoyé un message qui dit cooment ça va, ça ça veut tout dire..." et là je reste dans le léger. A tout ça tu ajoutes le comportement machiste: genre que tu es une femme super bordélique (alors que lui ne range et ne nettoie jamais rien), que tu n'en fais pas assez à la maison (alors que tu bosses beaucoup plus que lui), que tout ce que tu cuisines c'est délicieux mais ça ne sera jamais aussi bon que ce que faisait sa mère... Bref. Enfin l'arrivée d'un enfant, oh il est super pour jouer avec notre fille et tout et tout... mais il ne l'a jamais changé, jamais douché etc. Et enfin, ce qui m'est arrivé l'année dernière, il te trompe, une fois selon lui... ou peut-être plusieurs je en sais pas... tu le laisses tomber, il vient vers toi en pleurant (l'argentin aime pleurer pour te montrer qu'il est un macho sentimental) que c'est toi qu'il aime... qu'il a fait ça pour se venger (ah oui, tous ces amis hommes que j'ai et avec qui il ne s'est jamais rien passé etc). Et malgré tout tu restes avec lui parce que je ne sais pas ce qu'on ces argentins, tu les aime quand même!!! Ce sont des sorciers je crois!

Anne-Marie a dit…




Règle numéro 3 : pas d’enflammade..je confirme, même les mères sont séduites! ils ont une façon irrésistible de s'adresser à la "mama"! tout à coup on se sent presqu'aussi importante que sa fille. Accolades chaleureuses, petites attentions, compliments, sourires enjôleurs, nous voilà conquises à notre tour!

Rena a dit…

Bravo pour cet article ! En tanto que argentina viviendo en París desde hace ya 15 años, cuando vuelvo a Buenos Aires soy como una turista. Je me suis donc reconnu en tant que "étrangére" et en tant qu' "argentine". Encore, bravo ! Tu as très bien sasie l'agent masculine de mon pays. Au plaisir d'un jour se croiser et comparer des histoires France-Argentine. :)

Alejandra FERREIRO - Psicóloga - Psicoterapeuta Psicoanalítica, Gestáltica y EMDR Experta en Procesos Migratorios - Consultorio en Palermo/Belgrano - Ciudad de Buenos. Aires - Argentina a dit…

Excelente . Tengo 52 años, pertenezco a otra generación. En mi época de juventud no me ha tocado "lidiar" con hombres como los que describís. Tu artículo me ayuda a comprender el sufrimiento de mis jóvenes pacientes (soy psicoterapeuta) que me relatan situaciones parecidas y la angustia ante esta falta de compromiso, incoherencia, incertidumbre que subyace en este modo de relacionarse disociado e "insalubre". Hay muchas jóvenes mujeres alienadas a la idea: "Es que ahora las relaciones (no-relaciones) son así"... con tal de no quedarse solas se someten a estas "reglas". Te felicito por el sentido del humor, aunque el comportamiento masculino que describís con tanta precisión es al mismo tiempo triste y cruel.

Géraldine a dit…

Après 18 ans en Argentine, je suis partie en France en partie pour fuir tout cela, en me disant qu'en France, ce serait quand même plus cool pour trouver un mec.

Résultat des courses, trois expériences en deux ans :

1) je n'ai jamais compris si je sortais ou pas avec le premier, en tout cas il a littéralement disparu du jour au lendemain au bout d'un mois de relation, sans aucune explication.
2) le second a trouvé quelqu'un d'autre alors que nous commencions notre relation, et m'a donc gentiment virée (mais au moins il a été honnête).
3) le troisième m'a assuré pendant 8 mois qu'il ne croyait plus aux relations de couple, qu'il ne voulait pas de relation, tu comprends, je veux ma liberté. Moi, cruche que je suis, je me disais que peut-être qu'il changerait d'avis. Et il a finalement changé d'avis, effectivement : après m'avoir ignorée pendant deux mois en me disant qu'il avait des "problèmes", il m'a quittée pour se mettre en couple avec quelqu'un d'autre.

Alors je veux bien que ce soit compliqué en Argentine, mais j'attends maintenant qu'on me donne le mode d'emploi des mecs en France, parce que pour le coup, je ne vois AUCUNE différence avec les Argentins.

Sinon, je trouve que si, on a le droit de s'insurger contre les "piropos": il s'agit de harcèlement sexuel, et cela n'est tolérable ni en France ni en Argentine. Il y a d'ailleurs des mouvements en Argentine pour lutter contre : https://www.facebook.com/AccionRespeto?fref=ts

Saludos!

Clairms a dit…

Haha, super article, plus je lis ton blog, plus il me tarde mon année à Buenos Aires !! Moi j'arrive bientôt, je vais vérifier tout ca (enfin j'espère !) J'ai déjà un coeur de pierre donc ca devrait aller, mais on ne sait pas ce qui peut arriver !

Fanny Dumond a dit…

Merci merci ! je suis ravie que cela vous ait plu les filles ! et oui Alejandra, es gracioso escribirlo o leerlo pero es triste y cruel cuando nos toca vivir eso.

Herge a dit…

Bonjour,

Eh bien, je suis le seul homme a répondre en commentaire ?
Bon, Fanny, comme d'habitude je suis d'accord à 100% avec toi. Installé depuis 20 ans à Buenos Aires, j'ai donc pu "pratiquer" la drague, la non drague, la difficulté de l'amitié avec les femmes, etc... et j'ai pu en faire des gaffes ! Car il m'en a fallu du temps pour comprendre comment ça marchait ici. A bientot ! Hergé !

Sacha Muchnik-Serikoff a dit…

Bien vu et drôle.
Je rajoute que si un collègue de bureau, à la planta baja (rdc), devant une file de gens (eux mêmes tes collègues qui attendent l'ascenseur) te demande si un jour si tu veux bien tomar una copa de vino ... de deux choses l'une. Soit tu es disponible pour un « + si affinité » et tu réponds oui soit tu es mariée, t'as des gosses et t’as pas envie d’un extra et tu réponds surtout non. Parce que si tu fais comme moi et que tu réponds un oui pourquoi pas …(le truc que tu dis pour te débarrasser de quelqu’un sans être malpolie) - parce que stupidement tu t’es sentie gênée devant tant de gens de dire à ce garçon non et que tu n’as pas eu envie d’être désagréable –tu n’as juste pas fini les emmerdes. Parce qu’il ne lâche pas le garçon. Rien ne l’arrête. Tu lui dis que t’es mariée, que t’as pas le temps, que tu as plein d’amis qui sont arrivés de France en visite, qu’avec les enfants etc. Même le « se me complico »… il ne l’entend pas. Perso j’ai fini par mettre au courrant une copine de bureau (argentine) qui a pris un malin plaisir de répondre aux mails qu’il m’envoyait et elle a réussi - sans doute une question de codes culturels- à tuer la bête.
Mais c’est vrai que si vous en voulez d’autres, on peut vous en raconter plein !
Fanny, j’attends que Natacha nous en raconte quelques-unes ;-) pas piquées des vers

Olivier D a dit…


Buenos-Aires... cuanto me extranñas....
C'est vrai que les relations hommes/ femmes sont compliquées en Argentine.... Et cela me rappelle le film "Las Viudas de los Jueves"
Bonne continuation... Abrazos !

Martin a dit…

C'est superb l'article.
A bs as il y a de grosses mais si vous y allez a santa fe, rosario ou mendoza vous trouverez les plus jolie fille du monde.
A santa fe il y a de mixture intalianne, suise, alemagne, etc, q il sont forme dfferent village il y a 100-200 ans pour travaille dans la campaigne, et la resulta de ca donne des filles de reve.
Ici il y a de jolie fielles aussi mais je trouve q elles aimee pas les acents, lol.
Finalement les jolie ou pas jolie ou but de 40 an on tous pareil... il faut cherche les hereuxes, actives, bonne dans la cucine et sourtout ou lit!!!!

Anonyme a dit…

Flute moi qui voulait fuire la culture anglo-saxonne des dates en pensant que les Latinos etaient plus gentlemen!

Anonyme a dit…

Fanny je suis tombée par hasard sur ton blog et tu m' as scotchée avec ton article!! Et je pense que ca pourra être très utile à pleins de filles! !! Amoureuse des cultures et voyages j'ai adoré ton article!.
En tout cas ça m'a donné envie de lire toutes tes histoires sur ton blog!!! Je te souhaite beaucoup de chance pour accomplir ton projet et j'ai de beaux espoirs!

Anonyme a dit…

Bravo Fanny por ton article! C'est juste comme tu l'as décrit dans ton article, le rapport hommes-femmes repose sur 'histeriqueo' et c'est assez difficile de s'en sortir. Étant plus jeune (je suis dans la tretaine) j'ai bien vécu ce genre de relation où le mec disparaît du jour au lendemain sans donner aucune explication. C'est décourangant surtout si on ne connaît pas cette particularité argentine, au moins! Un gran merci!! :)Sylvie.

Unknown a dit…

Excellent article Fanny! Moi même étant argentin j'ai trouvé cela magistralement illustré.
Maintenant pour compléter: si vous en soiffrez autant les filles c'est parce que vous toutes des histericas, il faut savoir ce que vous voulez au final ��
A la limite tant mieux pour nous car même si vos histeriqueadas nous agacent (je fais soft dans le lexique ici ��) ça nous donne aussi plus d'opportunités pour en consoler d'avantage...y si! no hay mal que por bien no venga ��
Bon, petit dernier tuyau pour nous les gars: quand on est argentin et on a envie de maximiser le taux de réussite tout en réduisant le niveau de compétition exhacerbé du pays, tentez l'exportation...ça necessite d'autres ajustements et concessions mais ça marche....même s'il est vrai qu'au final on garde l'image du macho (moi je préfère me voir comme mysogine) non pas argentin sinon international...
Besos y suerte

PS: Fanny, si tu as besoin d'aide et autre moyen de support que l'écriture n'hésite pas...si je peux me rendre utile, puis tout soit pour la bonne cause...��

Fanny Dumond a dit…

@caro tu fais partie des chanceuses toi :-)
@audrey oui, ce sont des sorciers, le mot est bien trouvé en effet
@maman oui je me souviens très bien de cet argentin qui voulait t'inviter chez lui et te draguait devant MOI ! quel toupet !
@Rena oui ce serait avec plaisir, envoie moi tes coordonnées par mail (fannydumond@hotmail.com)
@alejandra si como te dije es degastante vivir eso pero hay que seguir adelante, o cambiar de nacionalidad en la eleccion de su novio ;-)
@geraldine c'est déprimant tout ça ! on fait quoi alors ? :-)
@Clairms c'est cool te voilà prévenue !
@Petit Hergé ah ça c'est clair il faut un temps d'adaptation aux hommes comme aux femmes pour comprendre comment ça marche ici
@sasha j'ai adoré ton histoire et j'imagine 2 secondes la scène, morte de rire ! oh que oui Natacha en a des histoires elle aussi jaja !
@Olivier D je ne connais pas ce film je vais regarder ça merci !
@Martin, que mas puedo decir, sos un maestro jaja
@Fabian tu m'a bien fait rire aussi, et je prends bonne note de ta proposition !
Mille merci à tous pour vos commentaires, j'adore les lire.

et j'en profite pour partager ce billet d'une autre française sur le même sujet, je le trouve excellent
http://tout-ca.com/2010/04/29/ca-marche-comment-l%E2%80%99amour-en-argentine/

ses autres billets sur la psychanalyse, le machisme et la colocation en Argentine sont très bons aussi
http://tout-ca.com/author/maevaj/

DangerouslyinLove a dit…


Je ne peux m’empêcher d'avoir un petit pincement au cœur (voir une petite larme) en lisant ton article.

Cela me rappelle trop le sentiment de vide et d'abandon que j'ai ressentie après 3 "disparitions mystérieuses" des Portenos avec qui je PENSAIS sortir lors de mes premiers mois à Buenos Aires....

Comme toute blessure sentimentale,on a beau en rire pour montrer qu'on est au dessus de ça ,intérieurement: ça laisse toujours des cicatrices.

Ça fait maintenant 4 mois que je vis à Buenos Aires et je peux vous dire que l'heure de la REVANCHE à sonnée !

Je me fais invitée par des tonnes de mecs au resto.
Je prends "entree-plat-dessert-vin-digestif" sans dépenser un sous. A la fin des repas , je simule une migraine terrassante pour être reconduite chez moi.


Je rencontre des tonnes de mecs, Je flirte avec certains, je ne donne l'exclusivité à AUCUN.

3/Je reponds au téléphone quand JE veux,je réponds aux sms quand JE veux, j'accepte les RDVs quand JE VEUX (et en général ou je veux aussi mdr).

A présent mon cœur est à l'abri....mais j'ai vraiment l'impression d'avoir perdu un peu d'intégrité en voulant m'adapter au mode de vie local....


C'est la vie.




Fanny Dumond a dit…

Aujourd'hui sur Le Mouv' Allo la planète on a parlé du Blog Buenos Aires et du mode d'emploi de survie sentimentale à Buenos Aires à l'usage des âmes romantiques !
Ecouter mn 52 http://www.lemouv.fr/player/reecouter?play=153764

Caro a dit…

Jaja, oui de la chance d'être tombée (immédiatement) sur quelqu'un de fatigué par les histericas et n'a jamais réussi/voulu à rentrer dans le jeu.
J'en connais plusieurs des célibs qui à l'approche de la quarantaine se sentent perdus, car la formule ne fonctionne plus. Ça me fait mal pour eux, ils cherchent du sérieux mais n'arrivent pas à déterminer ce qui leur permettrait de se poser.
Ce sport national provoque vraiment des dommages collatéraux à long terme.

Sergio a dit…

Buenos Aires reúne lo mejor y lo pero del ser humano a la vez. Es una ciudad que jamás deja indiferente. Lo dice un español que quedó enamorado de Recoleta, San Telmo etc..Bravo pour cet article.

Unknown a dit…

Salut Fanny ! Je ne sais pas si tu liras ce message étant donné qu'il date de plus d'une année mais peu importe, je me sentais "obligée" de te remercier pour cet article que j'ai lu juste après celui concernant les femmes à Buenos Aires. En lisant ton intro je me suis complètement reconnue ... J'ai fréquenté un argentin en France et il m'a totalement retourné le cerveau. J'ai passé beaucoup de temps avec ses parents, son frère et d'autres membres de sa famille en France mais je n'ai jamais eu le statut de novia, comme quoi ... Au final il est reparti mais j'ai toujours gardé contact, ça va faire 7 mois maintenant. Et sincèrement je pense qu'à l'heure actuelle en France Ca n'est pas mieux.... Comme une lectrice le disait plus haut, dès relations sans statut clair ici, j'ai l'impression qu'il n'y a plus que Ca. On couche ensemble, on sort etc... Mais rien d'officiel. Je pense que c'est le monde qui change, les relations hommes/femmes et Ca essentiellement à cause des réseaux selon moi. Tout est devenu trop simple, à portée de main et avoir le choix, trop de choix, c'est passer à côté de pas mal de choses sous prétexte qu'on peut trouver mieux. Alors pour moi ça sera Buenos Aires début 2016. J'ai bien pris note de tous tes conseils et ne ferait qu'intensifier ce que j'avais déjà commencé à faire ici :) bisous

Aurore a dit…

bonjour
enchantée de tomber sur ton blog, j'ai cherché pour trouver des conseils d'expertes ;)
j'ai rencontré un homme uruguayen,c'est tout près ! je découvre... ont ils la même mentalité ?
je te remercie pour tes conseils
amicalement
aurore

María Isabel a dit…

Impossible de le dire plus clairement, bravo