13 septembre 2009

Parlez-vous français ?

Jane, une étudiante américaine, partait en stage au Sénégal. Elle écrit très bien mais se coince un peu à l'oral. Je suis sûre qu'elle reviendra avec des expressions de là-bas, voir même avec un peu de leur accent !
Alfonso devait passait le DELF pour son université (comme un TOEFL de français). Il est très bon, il a eu son exam et quand il m'a appelée pour m'annoncer les résultat j'étais pas peu fière.
Rodolfo et Anna, tous deux enseignants d'université, me font souvent rougir de mon pauvre niveau de littérature française en comparaison du leur et me font disserter sur Epicure, qui du coup devient ma lecture de chevet pour ne pas passer pour une complète ignorante.
Mirta, tout un personnage, est devenue ma mère adoptive argentine. Elle connaît maintenant la différence entre le passé composé et l'imparfait. Une victoire.
Quant à Mabel, qui a étudié le français toute sa vie pour le plaisir, elle a gagné un voyage à Paris et, pour la première fois, à 56 ans, voyage seule et part en Europe ! Je lui ai fait son programme de visite de la capitale, pour chaque jour, lui ai expliqué l'arrivée à Orly, le changement à Anthony, le RER, la Gare du Nord... Elle vient de m'appeler du RER justement, aussi excitée de son premier jour en France que des gamins que l'on lâcherait à EuroDisney. Elle me dit que quand elle parle aux gens tout le monde la comprend, elle n'en revient pas !

Comme beaucoup de nouveaux arrivants, j'ai cherché à donner des cours de français à Buenos Aires. Je l'avais fait pendant 1 an à Mexico et j'avais adoré cette expérience. Je me suis donc improvisée à nouveau Profesora de francés, sans d'autre bagage ou diplôme que mon passé de française et mon niveau de français"natif". Drôle d'impression de n'avoir à vendre que ça finalement, son passé, le fait n'être né et d'avoir grandi là-bas, et que l'on vous paye pour ça, mais c'est le système, et ça marche. Ce n'est pas bien difficile, les livres et méthodes existent, et on s'y met très vite. Financièrement tout dépend. Sans intermédiaire, on s'en sort très bien, mais lorsque c'est un institut de langues qui nous envoie des élèves, il ne nous reste que 50%.
Certains étrangers passent ainsi des années à enseigner leur langue maternelle, français, américains... Solution de facilité en quelque sorte, moyen de substistance ou heures extras pour arrondir ses fins de mois, mais aussi formidable prétexte pour connaître des Argentins.

Ma vie ici se serait pas la même sans eux, mes élèves, mes rendez-vous hebdomadaires chez eux, à leur bureau, autour d'un maté, d'un thé, de petits gâteaux. Tout d'abord, grâce à tous ces aller-retours, j'ai su très vite m'orienter dans cette ville, pour la traverser, connaître les différents quartiers, savoir comment m'y rendre... Ensuite, c'est toute une décharge de "buena onda" que je reçois à chaque fois : cette allegresse et cette gentillesse naturelle envers autrui, si fortes ici, qui devraient être aussi contagieuses que la grippe A pour le bien de l'humanité. Un sourire accompagné du traditionnel abrazo pour m'accueillir, leur plaisir d'apprendre, leur curiosité intellectuelle, leurs questions qui me font rire et toutes celles sur ma vie et comment est mon nouvel appartement, mon grand-père et ce que je j'ai fait le week-end dernier. Ici pas de barrière, on rentre de suite dans le personel, la confidence, pas de réserve, pas de relations "codées", tutoiement d'office, en fait beaucoup plus décontractés et décomplexés, tous, et moi aussi au final. Enfin, ces cours sont comme des petits moments à part de la vie de tous les jours : des repères, des rendez-vous chronométrés mais des amitiés bien réelles, la sensation de me rendre utile, de percevoir de suite des progrès, une totale indépendance, pas de supérieur, de hiérarchie, pas de doute sur mes compétences... Ca a du bon d'avoir la langue infuse !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Fanny,
Je suis une fervente lectrice de ton blog, j'adore parcourir tes articles, ils me font voyager et découvrir. Je m'appelle Mélanie, je suis prof d'espagnol ici en France et j'ai le projet de partir en Argentine bientôt. J'aimerais te demander quelques conseils, si tu as le temps bien sûr! Possèdes-tu une adresse mail?
Encore merci pour tous tes articles, c'est génial de partager ainsi. A bientôt!

Fanny Dumond a dit…

hola ! bien sûr avec plaisir fannydumond@hotmail.com

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je viens de lire ton article sur le fait de donner des cours de français à Buenos Aires et, même si il date maintenant de 2 ans, je me permet de técrire pour te demander quelques conseils. Je suis actuellement à Buenos Aires et j'ai également eu l'idée de donner des cours de français afin de financer mes sorties et mes voyages pendant mon année d'intercambio. Tu as peut être quelques conseils pratiques ou quelques adresses à me communiquer. Mon adresse mail est th.leclerc35@gmail.com

Merci d'avance et à bientôt