16 janvier 2010

Costumbres argentinas


En une semaine j'ai découvert de nouvelles coutumes argentines

Cette année premières fêtes de fin d'année en Argentine, 1er Noël en (belle-)famille. On me prévient  de m'organiser asez tôt pour venir car dès la fin de l'après-midi, le 24 comme le 31 décembre, les commerces ferment beaucoup plus tôt, les bus passent au compte-goutte, plus de métro à partir de 20h... La ville et sa frénésie s'arrêtent quelques heures. Et ce n'est pas pour me déplaire que le système, à défaut de s'arrêter complètement,  ralentisse. Et que les chauffeurs de bus et de métro puissent manger en famille, comme moi.
Noël ici ça donne qu'on est tout transpirant, on arrive avec sa bouteille d'eau, on se retrouve en tongues autour du sapin, à se mettre du Off (l'anti-moustique) sur les jambes, c'est franchement surréaliste. On pense qu'au pays les routes sont bloquées par la neige, que sa mère doit être les fesses scotchées au radiateur et que le frérot en Lituanie doit être à moins 20°C. On essaie d'imaginer mais on n'arrive pas trop à réaliser. Par chance on échappe ici au matraquage publicitario-commercial des affaires/offres/idées cadeau de Noël dans les magasins. Pas non plus de vitrine redécorée en rouge et papa Noël comme chez nous, quasi pas de guirlande dans la ville, juste un sapin blanc pseudo-enneigé sur l'avenida 9 de Julio au pied de l'Obelisco, qui semble être tombé d'un avion tellement on n'y croit pas une seconde.
Maintenant que le décor est planté je rentre dans le vif du sujet. 1ère découverte, tout d'abord, le goût, voire la passion ici pour les pétards, fusées, ballons montgolfières et autres gadgets et accessoires qui volent dans le ciel et/ou font du bruit et de la fumée. Il me semble qu'en France on arrête d'y jouer vers les 17 ans (sauf mon ami John qui se reconnaîtra...), mais ici les pères de familles autant que leurs fistons, les filles et les plus grands s'y donnent à coeur joie. Ca donne une cacophonie de pétards dès le matin, puis de fusées éclairantes et feux d'artifices à la nuit tombée, le 24 et le 31 décembre. L'heure de pointe est de 23h à 1h du matin, et là, c'est la folie. On ne s'entend plus, ça résonne dans les manzanas, les pleurs des bébés et jeunes enfants s'échappent des fenêtres... Chez ma belle-soeur, chaque année le chat se cache sous le lit toute la journée et toute la nuit. Il connaît la musique attend que ça passe...pobrecito. Ca commence à s'engueuler aussi, de balcon à balcon, on demande que ça s'arrête, qu'il y a des enfants ici qui ne peuvent pas dormir. Sauf que Gustavo et son fiston sur la terrasse d'à côté, il est au taquet depuis 1 an. Il a fait le plein à Cotto (le supermarché) de tous ces gadgets, des nouvelles fusées volantes "encore plus de bruit encore plus loin"...et que cette année il veut en mettre plein la vue et plein les oreilles à ses voisins... Le bordel bien latino comme je les aime. Il faut le voir et surtout l'entendre pour le croire, à côté nos fêtes sont bien silencieuses en comparaison ! Et bien entendu, dès 1h du mat on entend quelques ambulances et sur la chaîne TV Chronica, on donne les premières infos sur les premiers accidents, premiers blessés, premières mains brûlées de l'année... Inévitable !

Souvenir du nouvel an sur une terrasse d'Almagro...






Ensuite, autre petite anecdote, celle 30 décembre. Le matin en partant travailler je trouvais les rues particulièrement sales, ou plus exactement jonchées de petits papiers blancs, et pensais que les rues n'avaient pas été nettoyées depuis la veille... Erreur, c'est la coutume ici pour les employés de bureau de jeter des milliers de petits papiers par les fenêtres pour fêter la fin de l'année !

Ce qui donnait ça vu de mon bureau :







Enfin, vu sur les plages ce week-end, alors que j'étais sur le point de m'endormir, j'ai entendu un groupe de personnes tout près de moi applaudir, puis les gens derrière, puis devant, puis partout, tous debout les yeux fixés vers le rivage. Plusieurs secondes je me suis demandée pourquoi, impressionnée par un tel spectacle, jusqu'à ce que l'on m'explique que c'était la coutume, un geste solidaire, lorsque des parents perdaient leur enfant sur la plage, où qu'un enfant se manifestait après s'être perdu, de faire passer un message d'alerte pour que les familles se retrouvent. Chaque parent retrouve sa marmaille et scrute si un enfant se trouve seul... Je ne pense pas que ce soit typiquement argentin mais plutôt sud-américain. En tout cas c'est un spectacle assez angoissant quand on connaît pas, qu'on comprend pas, cet applaudissement qui n'en finit pas, assourdissant, qui dure et qui dure, jusqu'à l'heureux dénouement.
Chacun ensuite retrouve sa serviette, son maté, repart se baigner comme si de rien n'était. Il restait juste une boluda émue devant tout ça, encore et toujours plus convaincue qu'ici décidément, certaines choses de passent bizzares, étranges, exemplaires et touchantes.

un exemple de scène trouvée sur youtube


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1 commentaire:

Anne-Marie a dit…

Bien vu pour la mère scotchée au radiateur!
Et le Père Noël, en Argentine, il n'arrive pas sur un traineau avec son manteau et sa capuche rouges, je suppose?