Avenida Corrientes
source http://www.flickr.com/photos/42393266@N00/137161208
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6:00 je hais mon portable qui sonne, le monde, la Terre, mon job qui me fait me réveiller à cette heure. Il fait nuit.
6:10 je fais semblant de ne pas avoir entendu. De toute manière il fait encore nuit.
6:16 je me dis que je suis une boluda, je vais encore arriver en retard, donc je me lève.
6:35 je pars de chez moi en sachant que j'ai déjà 5mn de retard sur le collectivo que j'attends à Junin y Corrientes. Recontramil boluda. Il fait encore nuit, personne dans les rues, sauf une dératée qui court un sprint, moi.
6:40 personne à l'arrêt du collectivo évidemment, et là, j'attends et me déteste d'être si prévisiblement irrécupérable. Envisage de prendre le métro demain, pour voir si je peux gagner encore 3mn de sommeil. Il fait froid, seul mon MP3 et un peu de bachata dominicaine me mettent du baume au coeur. J'essaie de ne pas penser à mes copines qui se prélassent au bord de laplage dans l'hémisphère nord et se plaignent dela canicule.
6:45 enfin le n°24 arrive, j'ai même droit à une place assise car à cette heure-là c'est encore possible. Si par malchance elles sont toutes prises, un petit regard désespéré à un représentant de la gent masculine arrange mon sort. Les Argentins sont galants, je n'aime pas en abuser mais le matin pas de pitié.
6h46 c'est parti mon kiki le n°24 descend l'avenue Corrientes, la célèbre avenue des théâtres et des cinémas, vide évidemment. On arrive à l'Obélisque, on devine le lever du soleil derrière leMicro Centro et les tours de Puerto Madéro...
6h55 on tourne direction Plaza de Mayo, place historique encore toute calme à cette heure-là, dont le ciel dégagé laisse toute la place aux prémices de l'aube et à ses dégradés de bleu. A contre-jour siège la Casa Rosada, le palais présidentiel, bâtiment de couleur rose dont la façade arrière commence à virer à l'orange...
Le meilleur moment du matin, quelques minutes de calme suspendues dans le temps, dans ce lieu si symbolique de Buenos Aires, entre mon lit et mon bureau, mon sommeil et le bourdonnement de la ville qui commence à fredonner dans mes oreilles.
Je me dis qu'il va falloir que je prenne l'appareil photo demain avec moi, sans faute.
7:00 On traverse le quartier de San Telmo.
7:05 Avenida Belgrano y Bolivar, je descends, resprinte une cuadra, 6ème étage, je refuse de me regarder décalquée dans le miroir de l'ascenseur, et en franchissant la porte je me force d'un "Hola quetal" tout sourire !
En allumant mon ordi je me souviens qu'il y a 1 an, j'étais à Buenos Aires en vacances, pour la 2ème fois, et que j'ai décidé de revenir pour de bon et tenter l'aventure... En fait je maudis ces horaires mais je remercie du fond du coeur celui qui m'a donné une chance, un visa de travail et la possibilité de rester ici un petit moment. Il ne sait pas à quel point il a fait une heureuse. Un jour je lui dirai. Il ne comprend pas non plus comment une Française puisse vouloir vivre ici. Un jour je lui expliquerai. Moi en tout cas, je me pince encore parfois pour y croire !
6:10 je fais semblant de ne pas avoir entendu. De toute manière il fait encore nuit.
6:16 je me dis que je suis une boluda, je vais encore arriver en retard, donc je me lève.
6:35 je pars de chez moi en sachant que j'ai déjà 5mn de retard sur le collectivo que j'attends à Junin y Corrientes. Recontramil boluda. Il fait encore nuit, personne dans les rues, sauf une dératée qui court un sprint, moi.
6:40 personne à l'arrêt du collectivo évidemment, et là, j'attends et me déteste d'être si prévisiblement irrécupérable. Envisage de prendre le métro demain, pour voir si je peux gagner encore 3mn de sommeil. Il fait froid, seul mon MP3 et un peu de bachata dominicaine me mettent du baume au coeur. J'essaie de ne pas penser à mes copines qui se prélassent au bord de laplage dans l'hémisphère nord et se plaignent dela canicule.
6:45 enfin le n°24 arrive, j'ai même droit à une place assise car à cette heure-là c'est encore possible. Si par malchance elles sont toutes prises, un petit regard désespéré à un représentant de la gent masculine arrange mon sort. Les Argentins sont galants, je n'aime pas en abuser mais le matin pas de pitié.
6h46 c'est parti mon kiki le n°24 descend l'avenue Corrientes, la célèbre avenue des théâtres et des cinémas, vide évidemment. On arrive à l'Obélisque, on devine le lever du soleil derrière leMicro Centro et les tours de Puerto Madéro...
6h55 on tourne direction Plaza de Mayo, place historique encore toute calme à cette heure-là, dont le ciel dégagé laisse toute la place aux prémices de l'aube et à ses dégradés de bleu. A contre-jour siège la Casa Rosada, le palais présidentiel, bâtiment de couleur rose dont la façade arrière commence à virer à l'orange...
Le meilleur moment du matin, quelques minutes de calme suspendues dans le temps, dans ce lieu si symbolique de Buenos Aires, entre mon lit et mon bureau, mon sommeil et le bourdonnement de la ville qui commence à fredonner dans mes oreilles.
Je me dis qu'il va falloir que je prenne l'appareil photo demain avec moi, sans faute.
7:00 On traverse le quartier de San Telmo.
7:05 Avenida Belgrano y Bolivar, je descends, resprinte une cuadra, 6ème étage, je refuse de me regarder décalquée dans le miroir de l'ascenseur, et en franchissant la porte je me force d'un "Hola quetal" tout sourire !
En allumant mon ordi je me souviens qu'il y a 1 an, j'étais à Buenos Aires en vacances, pour la 2ème fois, et que j'ai décidé de revenir pour de bon et tenter l'aventure... En fait je maudis ces horaires mais je remercie du fond du coeur celui qui m'a donné une chance, un visa de travail et la possibilité de rester ici un petit moment. Il ne sait pas à quel point il a fait une heureuse. Un jour je lui dirai. Il ne comprend pas non plus comment une Française puisse vouloir vivre ici. Un jour je lui expliquerai. Moi en tout cas, je me pince encore parfois pour y croire !
4 commentaires:
C'est toi, tout craché!te lever à 6 heures, c'est carrément inhumain quand on te connait...mais la lumière de l'aube sur BA en vaut la peine..besos de la mama
ah je comprends que ce soit dur, surtout s'il fait nuit. de tout coeur avec toi!
je t'emrbasse
ml
Très joli texte, comme toujours...
Moi j'attends toujours celui qui m'offrira un contrat de travail....
Anne
On s'y croirait presque -et pourtant je n'ai jamais mis les pieds à Buenos Aires, ce n'est pour le moment qu'un rêve.
J'ai découvert ton blog récemment, et je l'ai vite ajouté à ma liste. Grâce à tes récits je vais en apprendre un peu plus sur la destination de mon prochain voyage... Merci!
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